C’est au mois de mai 2020 que nous aurions du nous retrouver à crapahuter autour des volcans d’Auvergne à l’appel du Clubhouse Lyon. Mais comme cette année il faut savoir se montrer flexible, c’est au cœur de l’automne que nous avons fini par nous retrouver pour partager un week-end pas comme les autres.
« Tiens, c’est Halima qui nous souhaite bon voyage par texto ! » nous lance Patricia, tout sourire. Cela fait dix minutes que nous sommes partis de Lyon à bord d’un van. Au volant, Julien Lemasson. Premier staff du Clubhouse Lyon, il a su transmettre son amour de la montagne aux membres. Et à leur tour, ils souhaitent en faire profiter aux autres Clubhouses. Le Clubhouse Bordeaux a donc répondu à l’appel de la randonnée. L’aventure ça les connait bien aussi. Entre les marches sur le chemin de Compostelle ou la semaine sur le voilier Arawak, on ne peut pas dire qu’ils seront dépaysés.
Nous nous retrouvons vendredi soir dans un refuge niché au milieu de la forêt Auvergnate. Les couleurs autour de nous sont magnifiques et on a déjà hâte de partir en exploration. Ça tombe bien, Olivia et Nicolas, nos guides du week-end reviennent tout juste de leur repérage et nous partagent leurs trouvailles au coin du feu. Nous irons marcher dans les puys, ces fascinantes montagnes volcaniques qui font la renommée de la région. Mais avant tout, il est temps d’apprendre à mieux nous connaître. L’heure de briser la glace est arrivée.
Alors que les présentations s’égrennent sous l’oeil attentif et bienveillant de tous les participants, nous sentons qu’il se passe quelque chose. La timidité des premiers instants se dissipe et, comme quand on arrive dans un Clubhouse pour la première fois, la confiance nous gagne. Nous scellerons ces amitiés naissantes autour d’un repas puis d’un dernier repérage de notre itinéraire. Il est temps de se reposer pour passer aux choses sérieuses. Cette première journée de marche démarre dans une atmosphère presque mystique. La brume matinale accompagne nos premières foulées au travers des forêts qui entourent les volcans endormis.
Alors que Nicolas nous fait remarquer les traces animales et nous initie aux philosophes naturalistes, les discussions vont bon train. On partage ses coups de coeur littéraires, ses souvenirs marquants au Clubhouse… Et puis on en vient à parler de soi, de ce qui compte pour nous. Comme on se confierait à un vieil ami. C’est une des prouesses de ces séjours : personne n’est à l’écart et même les plus timides trouvent un espace d’expression. Chacun se fait une place au soleil.
« Parler de ma maladie avec les autres m’aide à l’accepter. »
S’aérer l’esprit, les poumons et faire travailler ses mollets ne sont finalement qu’une infime partie de ce qui fait la richesse de ces week-ends. On y cultive aussi son estime de soi et on apprend à franchir les obstacles en équipe. La preuve : Ophélie, dont c’est la toute première randonnée, accuse le coup en fin de journée. Il reste 2 kilomètres mais, encouragée, elle décide de continuer. Applaudissement général !
Le deuxième jour, l’ascension se fait dans un épais brouillard qui nous accompagnera jusqu’au sommet du Puy de Dôme. Un chocolat chaud et quelques cartes postales aux autres Clubhouses plus tard, nous repartons vers Clermont-Ferrand. Alors que le ciel se découvre, nous profitons de ces deniers instants le sourire collé aux lèvres.. La prochaine fois, c’est sûr, nous aurons le plaisir d’avoir avec nous les membres de Paris, de Nantes et peut-être même… de Lille.
Pablo pour Clubhouse France