A 40 ans, Ghizlane occupe un poste de directrice projets finance au groupe SEB. Cela fait désormais un an qu’elle anime bénévolement, tous les 15 jours, une matinée au Clubhouse Lyon pour accompagner les membres sur leur Parcours Emploi.
Comment as-tu connu le Clubhouse Lyon ?
Lors d’une journée Charity Day organisée par le groupe SEB au Clubhouse, durant laquelle je l’ai découvert. J’étais avec une collègue des RH. Nous avions échangé avec les membres sur les entretiens d’embauche, la RQTH et comment convaincre.
Pourquoi as-tu décidé de t’y engager ?
J’ai pris conscience qu’il y avait un autre monde que le monde professionnel et que je pouvais y contribuer. J’ai été admirative des staffs, dont la bienveillance et les valeurs m’ont vraiment marquée. Je souhaitais revenir, en faire partie. Avec les membres, j’ai aussi réalisé qu’on pouvait tous passer par des étapes difficiles et que lors ces périodes on a besoin d’aide. Comme j’avais géré des équipes et recruté en tant que manager, j’ai senti que je pouvais apporter au Clubhouse.
Quelle action de bénévolat y mènes-tu ?
Au départ je participais aux actions de cogestion avec les membres. Après deux mois de bénévolat et des discussions avec l’équipe j’ai commencé à mener des actions de coaching sur la rédaction de cv, les entretiens d’embauche ou encore sur la valorisation des parcours professionnels.
Qu’est-ce que cela t’apporte d’un point de vue professionnel et personnel ?
Personnellement cela m’apporte beaucoup d’humilité. Et aussi je relativise plus, et me recentre sur le moment présent. Dès que je pars du Clubhouse Lyon je suis centrée sur l’importance des impacts de nos actes pour un monde meilleur. J’ai beaucoup d’admiration pour les membres et le staff qui affrontent des difficultés diverses et arrivent à des résultats très positifs et encourageants.
Professionnellement, j’apprends sur les écosystèmes qui entourent les membres et qui leur permettent d’avoir un meilleur équilibre de vie. Je comprends mieux les dispositifs qui sont autour de la RQTH (reconnaissance qualité de travailleur handicapé), les conditions pour la prise de poste.
Et grâce aux demandes de renseignements des membres je découvre des métiers que je ne connaissais pas du tout, tels que pair-aidant ou agent de conditionnement par exemple.
« Un membre est arrivé avec son contrat de travail et, malgré le masque, on voyait la fierté dans ses yeux. »
As-tu eu une crainte à rencontrer des gens avec une maladie psychique ?
De manière générale, je n’ai pas d’appréhension sur les situations nouvelles. Mais avant, je ne connaissais pas de personnes vivant avec un trouble psychique. La journée que j’ai passé au Clubhouse m’a donné envie de revenir et de partager des moments.
Ton regard sur les troubles psychiques a-t-il changé avec cette expérience ?
Aujourd’hui j’ai un regard qui porte sur la personne plus que sur le trouble psychique. Chacun vit cela différemment. Je constate plutôt les efforts réalisés tous les jours par les membres pour continuer à se sociabiliser et à contribuer activement à la société.
Recommanderais-tu à d’autres personnes de s’engager auprès du clubhouse ?
Oui bien sûr. J’en parle d’ailleurs autour de moi, dès que je suis en contact avec des personnes qui veulent découvrir le tissu associatif. Je suis convaincue que toute aide sera précieuse pour le Clubhouse, qu’elle soit financière ou humaine.
Y a-t-il une anecdote, un moment touchant ou drôle que tu as vécu au Clubhouse que tu pourrais nous partager ?
Un jour en pleine réunion de cogestion un membre est arrivé avec son contrat de travail, et malgré le masque, on voyait la fierté dans ses yeux. On a compris qu’il avait décroché un poste. On a tous applaudi et l’avons longuement félicité. Ce moment c’était magnifique, magique. Ce qui m’a le plus marqué c’est sa fierté d’être reconnu dans le monde professionnel.
Haidati et Julien du Clubhouse Lyon